Revue de presse |
Article paru dans l'Univers des Arts n° 60 de juin 2001 |
Tout commence par un véritable coup
de foudre : Jean SOYER découvre une oeuvre de Nicolas de
STAËL dans une galerie rue Saint Honoré : c'est une révélation,
il ressent une émotion extraordinaire, achète le matériel
et se met aussitôt à peindre. Riche de ses connaissances graphiques, acquises de son métier de graveur lithographe, ses premières oeuvres, très inspirées de ce grand maître auquel il doit sa nouvelle passion, sont réalisées sagement dans des variations de gris. C'est le plaisir de découvrir et travailler la sensualité de la matière. Jean se dit très contemplatif et peut rester des heures à observer un paysage simple, surtout la mer, et une envie d'évasion s'ébauche. Le geste commece à s'élargir, il recherche des grands aplats. Tout s'organise autour d'un premier trait, les couleurs commenent à bouger, la personnalité de l'artiste s'impose. Progressivement il adopte les grands formats, son geste se libère, la palette s'agrandit jusqu'à atteindre 1m50 : c'est l'euphorie des éléments, le choix de la première couleur guide les suivantes, de ce premier geste très étudié, découlera toute l'harmonie de la toile. C'est un artiste qui a besoin de calme et de sérénité pour travailler, tout est relâchement et maîtrise à la fois, rien n'est effectué au hasard. Il peint la nuit à partir de 21 heures pour s'arrêter au petit matin. A la suite du décès de sa femme, les tonalités s'assombrissent : noir, terre de sienne; il a besoin de sérénité et de réflexion; mais durant cette période très intériorisée, il étudie, cherche et apporte des transparences à ses oeuvres, laissant suggérer des zones d'espoir et de renaissance. Maintenant, Jean SOYER tente de plus
en plus de créer une énergie, la palette explose, les
jaunes, les ocres, l'épaisseur de la matière. Il est
hanté par une envie folle de communiquer une émotion,
une dynamique et une intensité de vie. Viennent les
vermillon, carmin, côtoyant toujours les tonalités de
gris qui ajoutent vibration et douceur. On a l'impression
maintenant que l'artiste peut tout se permettre. Claire d'Haussy. |
Article paru dans Arts Actualité Magazine de mars 1999 |
Lorsque la peinture devient un art
uniquement par la contribution qu'en apporte directement
la pâte dans une modulation qui lui est propre, et qu'accompagne
une autre forme de variation sensuelle, qui est celle de
la couleur, l'oeuvre suit un chemin créatif dejà défloré
dans le domaine musical. Musiques, dont les origines furent les bruits, puis les murmures de la nature, y compris ceux du chant des oiseaux, des soupirs de joie, et des gloussements de satisfaction. L'homme qui les trouva agréables à son oreille les imitera pour son plaisir, puis les fera migrer d'une imitation pure et vers une composition créée par son esprit. Traduisant ainsi sous une autre forme, que l'on nomme musique, sa recherche d'une délectation auditive, Jean SOYER qui a entièrement intégré en lui et dans ses huiles ces critères, nous propose de voir un concert de sa composition au cours duquel nous irons de sensation en sensation et d'état d'âme en éta d'âme. Et ce pour
le plus grand plaisir de nos sens comme de notre esprit. |
Article paru dans l'Univers des Arts n° 40 d'avril 1999 |
Riche d'une solide formation
graphique acquise à l'Ecole Supérieure Estienne des
Arts et Industries Graphiques, Jean SOYER ressent en 1987,
l'impérieux désir de peindre pour s'exprimer plus
personnellement. Déjà, l'on peut observer l'harmonie de ses compositions. L'éclat de sa palette, en particulier son exploration du gris, couleur aux milles densités, aux nuances qu'il aime à décliner. Mais au-delâ de ce que l'oeil voit, la peinture parle d'elle-même et chaque toile rappelle à celui qui veut bien la ressentir, une émotion, une histoire peut-être ? La rencontre avec l'oeuvre
de Nicolas de staël orientera l'artiste vers davantage d'abstraction,
vers un traitement de la matière qui devient alors l'objet
et non plus le prétexte de la narration. Il mêle les
formes rigides jusqu'au déséquilibre, il tranche dans
la masse lisse et brillante, en la rendant râpeuse,
transparente parfois, noueuse ou granuleuse d'autres fois. A ces moments, répond l'émotion de chacun : au-delâ d'une brèche ouverte, sur une ligne loitaine à peine distincte ou à travers un pan de toile qui sort de l'obscurité. Après avoir suggéré une certaine réalité à travers sa découverte des gris, du lumineux ténèbres issu de l'alliance des bleus outremer et cobalt, la richesse des terres d'ocre et de Sienne l'incite à de nouveaux embrasements. En
apposant d'autres textures, apparaît alors une lumière
fauve irradiant ici des masses d'ocres et de bruns.
Ailleurs, un puit de lumière blanche nous précipite le
long de parois abruptes et épaisses. Aujourd'hui, la
palette des couleurs à harmoniser ou à confronter reste
immense. Il retrace la sensation enfouie et enclenche alors une histoire qui dépasse le peintre lui-même. Il ne reste au spectateur qu'à se laisser impressionner, telle une pellicule photo et, à son tour, laisser émerger le goût puissant de la vie, la sensualité. Valérie S. |
Article paru dans le journal "l'Action" du 9 juillet 1999 |
Jean SOYER à la Halle aux
Grains La ville de Mortagne organise une
grande exposition d'art contemporain jusqu'au 25 juillet
prochain à la Halle aux Grains. Une exposition présentant
le travail de Jean SOYER, un peintre connu
internationalement et installé à Draveil (91). Ce
dernier peint depuis 1987, après avoir reçu une
formation dans la célèbre Ecole parisienne Estienne. Il
s'interresse alors au domaine de l'abstrait et s'attache
à composer des harmonies de couleurs tout autant que de
forme. C'est après avoir découvert l'oeuvre de Nicolas
de Staël qu'il s'oriente vers l'abstrait et traite la
matière. Samedi dernier lors de l'inauguration,
Camille Vidal, maire adjoint chargé de la culture,
rappelait l'exemplarité du travail de l'artiste et
soulignait les différents antagonismes de cette peinture
"à la fois froide et chade". Jean SOYER, quant
à lui, restait humble et concluait : |
Article paru dans le
journal |
"D'abord un élan
du bras, puis un coup de spatule". Lorsque la nuit tombre sur Paris et que la grande ville s'apaise peu à peu, un homme se concentre, explore son âme et se met à l'oeuvre : le peintre Jean Soyer. Le premier geste de peindre jaillit, le coup de spatule plein de force et de vigueur amorce l'orientation de la toile qui va naître. Cette première "trace" détermine ce qui va suivre. C'est bien ainsi que l'on doit se représenter le processus créatif du Français Jean Soyer, qui aime par dessus tout peindre la nuit. C'est à ces heures obscures et denses, dans la profondeur des silences, qu'apparaissent les images de ses oeuvres que l'on peut actuellement contempler à la Galerie ars Vivendi de Grünwald. Dans la galerie, les oeuvre de Jean Soyer cohabitent avec des meubles originaux "art décà", des objets asiatiques et d'autres créations de designers. On découvre de grandes huiles peintes sur toiles, de différents formats, de 60 à 100 cm jusqu'à de plus petites oeuvre de la taille de cartes postales et même de miniatures. Ses tableaux sont ici tout à fait dans leur élément. Décoratifs et attirants de par la délicate harmonie des compositions, l'éclat de la palette et la manière expressive, ils semblent répondre au goût de la clientèle et comblent un besoin d'art chez eux, déjà conquis, par des artistes modernes confirmés. Jean Soyer (né en 1937) est un artiste sérieux. Après une formation de graphiste et une activité intense en tant que directeur artistique d'une agence de publicité, il décide en 1987 de consacrer une partie de son temps à la passion de sa vie : peindre. En 1989, ce fut sa première exposition et à partir de 1997, sa vocation d'artiste s'exprime à temps plein. Depuis, son parcours est déjà jalonné de nombreux prix et distinctions. Depuis dix ans, il travaille la métière et a ainsi donné le jour à un style tout à fait personnel. On peut voir ce que l'on veut dans se tableaux : des bateaux à voile couchés sur l'eau par le vent, des chutes d'eau gigantesques, de vastes paysages de sable, d'émouvantes formations nuageuses, des plumages d'oiseaux aux couleurs magnifiques ou des natures mortes. L'interprétation de ses tableaux est sans limite. Il renonce volontairement à donner des titres à ses toiles. a chacun de s'inventer sa propre image, sa propre histoire à propos de toues ces touches de couleur ocre et bleu azur, noir intense et rouge cinabre, gris clair et terre de Sienne, jaune lumineux et blanc cassé. Quelle que soit la façon dont on ressent la sensualité de ses tableaux, il s'en dégage toujours une jouissance esthétique.
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